mardi 29 décembre 2015

Bilan semaine 23

Cette semaine, je suis enfin allé voir le dernier Star Wars.
Il fallait que je me dépêche: j'ai beau être entouré de nerds au boulot, ils ont tous respecté le contrat tacite existant entre tout être humain digne de ce nom qui consiste à ne rien dévoiler de l'histoire à un autre aficionado qui n'aurait pas encore vu le film.
Mais, il y a toujours un mais, mon colocataire a une copine.
Il se trouve que cette copine nous démontre tous les jours qui passent qu'elle n'a clairement aucune conscience des conventions sociales les plus basiques, même pour une américaine mal élevée.
En début de semaine, je mets mon t-shirt Star Wars, elle est alors toute contente de me dire qu'elle et son bonhomme sont allé voir le film la veille au soir et décide alors de me donner son avis sur l'histoire. Avis que je ne lui ai pas demandé et dont je me moque. Je me dépêche de lui faire mon regard le plus aimable et de quitter la pièce en m’efforçant de ne pas écouter sa voix de crécelle.
Elle demandera à Clarissa plus tard: "J'ai l'impression que je l'ai énervé." Ah bon?
Cerise sur le gâteau, elle nous déclare le lendemain qu'elle vient seulement de se faire montrer l'original. Elle était donc prête à me faire partager son opinion sur la suite d'un film qu'elle n'a pas vu tout en étant parfaitement informée que je me contrefous de son avis et complètement consciente que cela va me gâcher le plaisir.
Preuve que la peine de mort sert à quelque chose: elle est pratiquée en Arizona, donc la copine du coloc' est toujours vivante (ceci est de l'ironie, bien sûr).


Arizona Bart is contemplating murder in the first degree.

mardi 22 décembre 2015

Bilan semaine 22

Cette semaine, le projet était de se rendre dans le nord de l'Arizona pour visiter le Grand Canyon.
Départ samedi midi en direction de Flagstaff, petite bourgade fort sympathique située sur la route 66 et qui constitue notre étape du soir: le but est de partir tôt le lendemain matin en direction du Grand Canyon, à une heure et demi de trajet, pour éviter le plus gros des touristes et rentrer tranquillement dans l’après-midi.
Mais voilà la bonne surprise au réveil:


Ce que l'on aurait tendance à vite oublier quand on vit à Phoenix, c'est qu'ailleurs dans l'hémisphère nord, c'est l'hiver. Flagstaff n'a beau être qu'à 3 heures de route, la ville est située à 2100 m d'altitude par rapport aux 340 m de Phoenix.
Les plus perspicaces auront noté que notre petite Ford Fiesta de location n'était pas trop conçue pour rouler dans et sous la neige, tout comme moi d'ailleurs.
Du coup, changement de plan et direction Sedona, à une heure au sud. Une heure de route plutôt stressante à éviter de finir dans un fossé ou dans le ravin pendant que les gros 4x4 roulent à toute vitesse.
On prends quand même le temps d'une pause pour desserrer les fesses et profiter de la neige:


Arrivée à Sedona, ville où se sont tournés de nombreux films du fait de son décor exceptionnel. Et c'est vrai que c'est à couper le souffle:


On en prend plein les mirettes toute la journée. Et on devient aussi un peu philosophe. Je me fais, entre autres, les réflexions suivantes: comment peut-on, devant un tel paysage, être assez con pour croire que ça a été créé en six jours? Et surtout, comment peut-on, quand on vit au milieu de ce décor en permanence, n'avoir aucun respect pour la planète et sa préservation?

L'Amérique est quand même un pays magnifique.


Arizona Bart loves Arizona.

vendredi 18 décembre 2015

Jeu-concours

Donc, pour les plus impatients, voici donc à quoi faisait référence le titre de l'article de la semaine dernière:
Il s'agissait bien sûr de Dune de Frank Herbert: plus spécifiquement du passage où le docteur Yueh, venant de trahir la Maison Atréide, arrache une dent au duc Leto et la remplace par une capsule de gaz empoisonné pour lui permettre d'assassiner le baron Harkonnen.
Je dois bien avouer que je suis déçu que personne n'ai trouvé. Il faut donc que je révise mon opinion sur mon public.

Et non, je n'ai pas encore vu le dernier Star Wars. J'aurai aimé me payer une place quand elles ont été mises en vente il y a trois mois, et j'aurai aimé pouvoir me prendre une journée de vacances pour camper toute la nuit devant le cinéma; mais je ne peux pas. Donc je vous serais reconnaissant de ne pas gâcher le plaisir des autres, et surtout le mien, en lâchant des infos sur le film.
Sinon, je vous rappelle que je suis extrêmement rancunier et que j'ai très bonne mémoire...


Arizona Bart is a Dune fan.

mardi 15 décembre 2015

Bilan semaine 21

L’événement de la semaine, si ce n'est de l'année, c'était donc la fête de fin d'année de la boîte.
Ils ne font pas les choses à moitié: location du stade de baseball, trois stands de nourritures, chacun avec ses différents plats, un immense open bar (mais seulement deux boissons alcoolisées gratuites par personne), des jeux (baby-foot, billards, etc), le tout sur fond d'un enchaînement DJ, chanteur de country (vraiment bof) et les Fall Out Boy (groupe de rock plutôt décent même si quasiment inconnu dans nos contrées) pour prés de 5000 invités.
Et surtout à l'entrée, stand photo façon prom-night, évidemment, on n'a pas résisté:


Dans l'ensemble, une soirée plutôt agréable suivie d'une nuit dans un hôtel 4 étoiles comme cadeau de Noël à ma chère et tendre.

Dimanche la fête continue avec les résultats des élections régionales: en vérité les résultats sont catastrophiques, mais on se réjouit que les bas du front ne gagnent rien. On se console comme on peut...


Arizona Bart joins the Holiday party.

jeudi 10 décembre 2015

La dent, souvenez-vous de la dent...

Pour commencer: 10 points au premier commentaire qui explique à quoi le titre fait référence.

J'avais pourtant bien prévu mon coup: avant de quitter les pâturages normands, j'avais fait le tour de tous les docteurs que je pouvais voir. Avant tout pour une question de tranquillité d'esprit et puis aussi pour une question de confiance. Hors de question de tomber malade aux Etats-Unis.
Evidemment, c'est la dent que je me suis fait réparer deux semaines avant le départ qui a décidé de casser...

Premier rendez-vous chez le dentiste: je passe une heure à me faire photographier les chicots sous tous les angles par la gentille assistante; le dentiste daigne venir me voir 5 minutes pour m'expliquer que j'ai besoin d'une couronne en porcelaine ou en or et que ça va me coûter 800 dollars de ma poche parce que mon assurance ne couvre pas tout. Et il n'a pas encore regardé ma dent...

BOUM! (le bruit du Bart qui tombe de la chaise du dentiste).

Avant ça, explication façon enfant de six ans de ce qu'est une couronne. Excuse-moi, vieux, t'aurais pris la peine d'effectivement regarder mes ratiches, tu aurais pu constater que, primo, des couronnes, j'en ai déjà et que les dentistes français sont au moins aussi compétents que toi, deuxio, comme je travaille pas à Hollywood, je vais pas vendre un rein pour me payer de la porcelaine (de toute façon, le rein ne couvrirai pas l'opération pour l'extraire), et tercio, toute personne ayant un peu de sens du style sait qu'on ne mélange pas or et argent dans la même bouche.
Je demande quand même en partant un devis pour une dent métal.
Au passage, je sors du rendez-vous dans le même état que j'y suis entré: pas de plombage d'urgence, juste le conseil de manger de l'autre coté pour pas péter la dent plus qu'elle ne l'est déjà, ce qui coûterai plus cher à réparer...

Il s'avère que la dent métal est vraiment moins chère: 50 dollars de moins, youpi! Je remercie la secrétaire et lui demande d'annuler mon rendez-vous suivant, elle me propose un plan de financement (je jure!). Je lui explique gentiment que c'est pas juste un problème d'argent, c'est aussi une question de principe (mais je lui demande pas de comprendre). J'irais chercher moins cher ailleurs.
Elle me rappelle une semaine plus tard; le dentiste et elle ont discuté de mon cas et me propose une dent métal préfabriquée qui ne me coûtera "que" 400 dollars. J'ai mal au derrière, mais j'ai pas le choix: entre temps, j'ai cherché sur internet, et ce qu'il m'a proposé est, incroyablement, dans la moyenne des prix.

Deuxième rendez-vous; la gentille assistante m'installe dans la chaise et me demande ce que je veux regarder comme film dans le menu, je choisis Skyfall: je veux que ça fasse un maximum de bruit pour couvrir le doux son de la fraise. Et bien mine de rien, ça fait passer les choses vachement plus vite.
Se croyant malin, le dentiste revanchard me demande quand même ce que mes autres couronnes m'ont coûtées: "rien du tout", ah la gueule qu'il tire! Mort de rire! "C'est vos impôts qui payent." Ben oui mon gars, mais "je préfère payer des impôts et savoir que tout le monde a la possibilité de se faire soigner que l'inverse." Ouf, heureusement que la couronne est déjà posée, sinon il y serait allé sans anesthésie...

Moralité: ne tombez pas malade aux Etats-Unis, c'est pour les riches.


Arizona Bart meets healthcare specialists, and it's not pretty.

mardi 8 décembre 2015

Bilan semaine 20

Ayé, les ricains ont digéré leurs grosses dindes de Thanksgiving, alors on est entré en mode Noël façon sur-régime.
Ici, les guirlandes décorent les cactus, et même les voitures ont droit à leur lifting de fête:


La voiture Rudolf! Avec le nez rouge et les bois de rennes! Génial, j'adore; je veux la même (déco).

Justement, je suis allé à la banque par pure curiosité pour savoir combien ils me prêteraient pour m'en acheter une de voiture. L'avantage, c'est que la réponse à été rapide: nada, rien, quechi, quedal.
Comme je n'ai pas d'historique de crédit, ils ne me prêtent rien. On est dans une société qui récompense de vivre à crédit et punit les gens qui n'achètent que ce qu'ils peuvent se payer.
Ceci dit, ça n'était pas du temps perdu, la gentille conseillère a pris la peine de m'expliquer comment me faire un historique rapidement et sans trop de souffrance.

Pour me consoler de continuer à rouler en vélo, on attaque un peu de déco dans la maison. On peut pas vraiment se lâcher encore, mais vous ne payez rien pour attendre; l'année prochaine sera over the top.


On n'a pas de cheminée, alors on utilise le meuble télé...


Arizona Bart starts collecting Christmas decorations.

mardi 1 décembre 2015

Bilan semaine 19

Bon cette semaine, pas le temps d'en faire des tonnes parce que ce soir c'est le Charlie Brown Christmas special sur ABC.

Dimanche, on est allé à la vieille ville de Scottsdale. C'est une ville de far-west, à la limite du Disneyland parfois, mais vraiment sympa à visiter. Il y a un musée de la conquête de l'ouest que j'ai bien aimé; surtout la partie sur les selles et autres équipements d'époque.


Et puis surtout, j'ai appris comment attacher mon cheval devant le saloon:


Un petit dicton de cow-boy en prime (j'ai pas encore décidé s'il était très intelligent ou très bête): "Quand on mène le troupeau, il faut se retourner de temps en temps pour vérifier qu'il est encore là."


Arizona Bart learned to tie his horse.

samedi 28 novembre 2015

Actions de grâce

Ce jeudi, la population américaine célébrait Thanksgiving, fête qui consiste à se souvenir des prémices du génocide amérindien en se gavant de nourriture jusqu'à se rendre malade (comme un repas de famille du dimanche en France).
Votre serviteur ayant été désigné volontaire pour travailler, il a quand même eu droit à sa dinde à la sauce canneberge généreusement offerte par la boîte à tous les serfs de service ce jour là.
Pas mauvais d'ailleurs, mais le cuistot a été formé en France alors il n'a pas de mérite...


Mais le bon coté de Thanksgiving chez mon employeur, en dehors de la double paye, c'était surtout les tartes et gâteaux gratuits et en libre service toute la journée: tarte aux pommes, bof, tarte à la citrouille, trop sucrée, même pour moi, tarte au chocolat, jackpot!


Bon, c'est pas encore comme ça que je vais perdre du poids.

Vendredi, les Etats-Unis célébraient une autre institution du pays: le consumérisme débridé. Le Black Friday est un jour de solde dans les magasins, mais à une échelle rarement vue en France, avec ouvertures à minuit, queues la veille au soir, etc... Et c'est aussi un jour férié!
Pour les travailleurs ce jour-là, ma boîte n'avait rien prévu.


Arizona Bart was working on Thanksgiving and Black Friday.

mardi 24 novembre 2015

Bilan semaine 18

Parce que malgré la barbarie la vie doit continuer; continuons de vivre pour vaincre la barbarie.
Et chapeau à la France qui nous fait honneur: vue d'ici, les réactions sont dignes, touchantes et drôles. On se doute bien qu'on échappe aux petites phrases et autres bons mots de toute la classe politique, mais quelle bouffée d'air frais par rapport aux réactions nauséabondes locales.
On me demande cette semaine mon avis sur les réfugiés syriens: je réponds qu'il est inconcevable pour moi de punir des victimes qui fuient l'horreur parce qu'il pourrait se trouver des criminels parmi elles, et qu'il faut bien sûr continuer à les accueillir; si ce n'est par humanité, ne serait-ce que par calcul, pour ne pas qu'ils se jettent dans les bras des fanatiques. Incompréhension et déception: mon interlocuteur espérait que je réagirais comme les conservateurs locaux en me laissant aller mes plus bas instincts xénophobes. Désolé, j'ai été mieux éduqué que cela.

Ce vendredi, arrivée des résultats de mon test de Français: déception, je n'ai obtenu que 19,13/20. Je suis dangereusement prés d'obtenir ma licence d'enseignant.

Samedi, je suis bien obligé de faire plaisir à ma blonde en allant me promener au centre-ville de Phoenix.


En compensation, je réussi à la traîner dans un dinner. Où ailleurs qu'aux Etats-Unis peut-on commander un milk-shake avec son cheeseburger?




Arizona Bart says life must go on... with a milk-shake.

mardi 17 novembre 2015

Bilan semaine 17

Normandy Cla est bien arrivée; malheureusement ce n'est pas l'information la plus importante cette semaine.

L'histoire de la France remonte à prés de 1500 ans.
Ce que les abrutis barbares bas du front ne comprendront pas, vu que pour eux les mots éducation et culture n'ont pas beaucoup de sens, c'est que ce n'est pas une attaque terroriste, aussi atroce soit-elle, qui nous mettra à genoux.
Penser que les Français renonceront à fréquenter les salles de concert, à assister à des matchs de foot, et surtout à s'en jeter un petit (ou deux) aux terrasses des cafés n'est pas juste ignare, cela démontre à quel point les fanatiques sont déconnectés de la réalité.


Tout ce que ces actions prouvent, s'il en était encore besoin, c'est que toutes les religions, sous toutes leurs formes, sont fondamentalement mauvaises, et doivent être combattues sans répits.

Je laisse le mot de la fin à John Oliver:


Traduction: vous voulez entrer dans une guerre de culture et de style de vie avec la France? Bonne chance, trou-duc'. 


Arizona Bart is angry.

mardi 10 novembre 2015

Bilan semaine 16

La température commence donc à devenir finalement enfin supportable en se maintenant en dessous de trente degrés Celsius. Preuve de mon acclimatation, j'ai été obligé de sortir le seul pull que j'avais apporté avec moi dans ma valise pour faire le trajet de retour le soir au coucher de soleil.

L'évènement vraiment important de cette semaine est donc l'arrivée demain soir de ma chère et tendre. La journée va être longue.


Arizona Bart is waiting for Normandy Cla.

mardi 3 novembre 2015

Bilan semaine 15

Désolé, je n'ai pas grand chose à dire aujourd'hui avec tout ce que j'ai déjà rapporté les jours précédents.
Halloween est passé avec votre humble serviteur déguisé en cholo. Ce n'était pas mon choix, puisque c'était un costume d'équipe, et j'avais des réserves concernant le bon goût de ce choix, mais étant un Latino par procuration et m'étant fait assuré par de nombreuses sources que ce ne serait pas mal interprété, j'ai suivi le mouvement.
A vrai dire, c'est plutôt confortable, je pense que je vais adopter le look.



Arizona Bart is happy with his Halloween costume.

lundi 2 novembre 2015

Une bonne journée

Ce matin, je prends mon vélo pour aller faire un tour, le soleil brille dans un grand ciel bleu, une brise fraîche souffle, j'ai du très bon son dans les oreilles: je touche du doigt un bref instant de pur bonheur.

En parlant de bonheur:
Stéphane d'Angers accompli son devoir de citoyen en dépassant les 2,1 enfants nécessaires par couple afin de repeupler la France. Bravo citoyen!
De son coté Québec Sam fait honneur à son surnom en devenant citoyen canadien et en participant à  la multiplication de la population de son pays d'adoption. Félicitations!
Petite ombre au tableau: je reste cependant partagé sur le fait que dans la manœuvre, il ajoute deux sujets à la couronne d'Angleterre...

Bref, aujourd'hui était une bonne journée.


Arizona Bart has a very good day.

mercredi 28 octobre 2015

Courrier des lecteurs

Le petit Samuel, de Montréal au Québec, province francophone du Canada, nous écrit: "Arizona Bart, ton blog est vraiment le meilleur. Tu est super. Tu es mon héros." Merci Samuel, n'en fais pas trop non plus, non plus.
Mais tu poursuis: "Je suis vraiment déçu que ton dernier passage au DMV [voir épisodes précédents, ndlr] se soit passé sans encombre."
Mon cher Samuel, je suis sincèrement désolé que mon absence de malheur te cause de la déception. Pour me faire pardonner de n'être pas resté coincé cinq heures dans un enfer administratif et pour te consoler, voici un court addendum à notre épisode d'hier:
Au guichet du centre d'examen, la dame me demande une pièce d'identité; je lui tends ma carte verte: œil vitreux, surprise de l'inattendu, court instant où l'on entend les rouages se mettre en branle pour la première fois depuis des semaines. "Z'avez rien d'autre?" Aïe, pour une fois que je traine pas mon passeport avec moi, v'là t'y pas qu'elle va pas me laisser entrer, la bougresse.
Je lui dit en plaisantant: "Vous savez, si c'est assez bon pour le Homeland Security, ça devrait être assez bon pour vous." Grave erreur! J'ai assumé que la petite dame à l'accueil d'un centre d'examen de banlieue d'une agglomération de troisième ordre tomberait d'accord avec moi sur le fait que l'agence barbouzarde chargée de protéger les Etats-Unis d'Amérique contre les terroristes de tous poils, les ennemis de l'extérieur comme de l'intérieur, et d'espionner l'ensemble de la planète sans distinction d'affiliation s'y connaitrait un chouia plus qu'elle en matière de sécurité; et ben non.
"On va vérifier ça." Je me prépare à dégainer ma convocation: "apportez une pièce d'identité avec photo", sans plus de précision (les Américains aiment qu'on suive les règles à la lettre), quand sa collègue surgie de nulle part confirme que ma carte verte est une forme acceptable d'identification. Ouf. La crise est évitée. La guichetière peut rentrer chez elle la tête haute avec le sentiment du devoir accompli: grâce à elle, le pays de l'Oncle Sam a survécu une journée de plus aux assauts des hordes barbares qui n'ont pas leur passeport sur eux...


Arizona Bart answers to Québec Sam.

mardi 27 octobre 2015

Bilan semaine 14

Une semaine de travail plutôt inintéressante mais un week-end bien chargé.
Samedi, direction une célèbre chaîne suédoise de magasin d'ameublement pour acheter cintres, oreillers, coussins et draps supplémentaires en préparation de l'arrivée de ma Normandy Cla dans deux semaines. C'est pas trop tôt.
Face au choix de mettre une heure et demi en bus rien que pour l'aller ou dix minutes en Uber, j'ai craqué et mis le prix de la course sur le budget des achats.
Pensée du jour: Ikea ne participe pas à la mondialisation seulement par son modèle économique ou par le transport international de marchandise conteneurisée, mais elle participe aussi à la globalisation culturelle: l'expérience pour le client est la même, où que ce soit sur terre (hé, on est géographe ou on ne l'est pas).

Un dimanche plutôt tranquille avec pour seule activité d'aller faire un tour avec la voisine pour réviser mon créneau. En toute honnêteté, c'est pas tellement le créneau qui m'inquiétait, c'est plutôt la maîtrise de la voiture automatique: je suis tout le temps en train d'essayer de changer les vitesses, ou pire, d'appuyer sur la pédale d'embrayage.

Aujourd'hui, j'avais pris ma journée pour passer, avec succès donc, le permis de conduire ce matin et le test de français pour ma licence d'enseignant cet après-midi. Je peux dire sans me vanter que le résultat sera bon, la question est de savoir bon comment? Il y a quatre niveaux de réussite; il faut être au niveau le plus élevé pour obtenir la licence. Wait and see. Ceci dit, question type:
Q: La route sur ________ je conduis.
a) que
b) auquel
c) laquelle
d) où
No comment.
Je termine le test en deux heures au lieu de trois.

En rentrant, je décide de prendre une route différente et inconnue. Je traverse un quartier résidentiel et profite des décorations de Halloween qui commencent à pousser un peu partout. Un petit goût de l'american way of life.


Arizona Bart sits for his french test.

lundi 26 octobre 2015

DMV mon amour

J'aimerais pouvoir raconter une histoire bien cocasse sur mon dernier passage au DMV, malheureusement ça s'est passé étonnamment bien.
Arrivé à 07h30 avec la voiture prêtée par la voisine pour faire la queue le plus tôt possible. Ouverture des portes à 08h00, je suis envoyé directement au guichet pour le test de conduite. L'inspecteur m'explique ce qu'est un créneau et les critères de réussite; on va sur le parking faire la manœuvre, ensuite un tour du quartier et retour au DMV. Fini à 08h30, retour à la maison à 08h45.

Comparons donc mes deux permis de conduire, mon français d'il y a vingt ans et mon américain d'aujourd'hui:
- coût: 1 500 Francs (oui, bon, je suis pas un lapin de trois semaines non plus) contre 10 Dollars.
- durée: quelques mois contre quelques heures.
Je dirais quand même qu'il est étonnant qu'il n'y ait pas plus de morts sur les routes d'Arizona vue la sévérité de l'examen.


Arizona Bart has his driver's licence.

mardi 20 octobre 2015

Bilan semaine 13

L'évènement majeur de la semaine est donc la rouste phénoménale que l'équipe de France de rugby s'est prise ce samedi en quart de finale de la Coupe du Monde. J'ai eu la malchance de suivre le match en écoutant les commentaires déplorables de toute l'équipe d'abrutis de RMC: ils n'ont pas même attendu la fin de la première mi-temps pour commencer à cracher sur Saint-André et à se moquer de l'équipe alors qu'elle était encore à souffrir sur le terrain. Un tel manque de dignité, de respect et d'amour du sport que je me serai cru en train de suivre un match de foot.
Bref, je me console avec l'humiliation de l'Angleterre, c'est déjà ça de pris.

Rien à voir, je me faisais la réflexion aujourd'hui que le melting-pot américain n'est pas un vain concept.
L'équipe francophone de la boîte est composée de: un Libanais, une Marocaine, un Libano-Roumain, un Mauricien naturalisé canadien, un Niçois, un Rwandais naturalisé américain, et un natif du Gabon de coutume bretonne venant de Normandie (devinez qui).
Par ailleurs, je ne crois pas qu'il y ait un seul des pays hispanophones du monde qui ne soit pas représenté parmi les équipes parlant espagnol. Je suis moi-même entouré d'un Péruvien et d'un Mexicain.
Ceci dit, certaines déclarations d'origine sont à prendre avec des pincettes: ça m'a toujours énervé ces Américains qui se déclarent Irlandais ou Italiens. Après quatre ou cinq générations, leur "culture" irlandaise ou italienne se limite à boire de la bière verte à la Saint Patrick ou à parler comme dans les films de mafieux... Ou bientôt a manger des breakfast burritos.

Sinon, il est presque fin Octobre et le temps commence enfin à rafraîchir: il n'a fait que 30°C aujourd'hui.


Arizona Bart ponders about sports and nationalities.

vendredi 16 octobre 2015

Aventures culinaire et routière

Aujourd'hui, l'équipe lusophone, à laquelle l'équipe francophone est encore temporairement attachée, fêtait ses deux ans d'existence. Pour célébrer, le p'tit déj' était offert. J'ai donc découvert le breakfast burrito.
Etant connu pour mon aventurisme gastronomique, je m'en suis pris un. Si je ne suis pas fondamentalement opposé au principe du burrito au réveil, mes boyaux ont vite décidé que eux, ils étaient contre...

Pas encore fini ce voyage? Sylvain échoue dans son pari à quelques kilomètres du but (www.triptoalaska.net). Réclamons tous ensemble qu'il termine ce qu'il a commencé!


Arizona Bart discovers breakfast burrito.

mardi 13 octobre 2015

Bilan semaine 12

Ce samedi, en bon Latinos in tech, j'ai donc été faire du bénévolat. Ce dimanche a été consacré à préparer des crêpes pour mes collègues francophones: l'honneur est sauf, ils ont apprécié. Je leur ai dit d'attendre de voir les gâteaux de Normandy Cla...

En parlant d'honneur est sauf, et comme Teuf me l'a fait très justement remarqué, il n'y a pas que l'Arizona dans la vie, il y a aussi la Coupe du Monde de Rugby. La France garde la tête haute en se classant parmi les huit meilleures nations de la discipline, sans panache apparemment (je n'ai pas vu de match), mais le minimum syndical est atteint.
Il est mal, paraît-il, de se réjouir du malheur des autres; mais quand l'autre en question est un anglais, on ne peut se réjouir assez: l'équipe d'Angleterre est éliminée de sa propre coupe. Voilà qui devrait peut-être leur clouer le bec pour quelques temps.
Si l'équipe de France pouvait sortir un miracle de son chapeau et mettre une branlée aux orks de la Terre du Milieu, on ne leur demandera même pas de ramener le trophée.
Que ce soit les VI Nations ou la Coupe du Monde, tout le monde sait que le plus important n'est pas de gagner, mais de battre les anglais, quelque soit leur hémisphère d'origine.

Aujourd'hui atelier santé et vaccination gratuite contre la grippe au bureau, j'en ai évidemment profité. Il a bien sûr fallu que je croise quelques esprits éclairés pour m'expliquer que la vaccination, c'est mal. Je me console en me disant que Darwin finira toujours par prévaloir, et qu'à force de ne pas se vacciner, la race des abrutis finira par s'éteindre.


Arizona Bart is satisfied with the first RWC results.

vendredi 9 octobre 2015

La révolte gronde

Je passerais sous silence les détails de l'incident, mais aujourd'hui, la presque totalité de l'équipe française s'est retrouvée dans le bureau des ressources humaines pour protester.
On m'a proposé de ne pas participer mais je ne pouvais bien sûr pas laisser passer l'occasion de faire avancer la cause du prolétariat au pays de l'oncle Sam. Et puis on a une réputation d'éternels mécontents et de gueulards à défendre...
La révolution commence!


Arizona Bart joins the fight.

mardi 6 octobre 2015

Bilan semaine 11

Semaine constructive pour mon certificat d'enseignant: j'ai été faire prendre mes empreintes complètes (obligatoire ici dés que vous bossez autour de gosses) et j'ai enfin réussi à programmer mon test d'aptitude au français.

Coté boulot, pas grand chose d'excitant à part le piquenique de fin d'été ce dimanche. Là encore, les choses ne sont pas faites à moitié: une demi-douzaine de châteaux gonflables, une dizaine de stands de jeux, façon fête foraine, des glacières géantes tous les dix mètres (pas d'alcool par contre, c'est un évènement familiale), et bien sûr, des burgers et des hot-dogs à gogo.

Plus important ce week-end: la sortie de The Martian. Verdict: un excellent Ridley Scott et une distribution impeccable. La déception de Prometheus est presque pardonnée. Courrez vite le voir.
Un petit bémol cependant: autant les coupures et raccourcis par rapport au livre sont à la fois compréhensibles et même parfois élégants, autant les bras m'en tombent aux changements qui ont été opérés à la fin de l'histoire. Ils sont non seulement complétement inutiles mais même contre-productifs. Je suis prêt à en débattre avec quiconque aura lu le livre.

Pour finir, je suis obligé de mentionner que la cellule familiale située rue de Sennecey m'a encore bien fait plaisir avec sa deuxième carte postale. Cependant, il semblerait que Sir Fraise se languit de soirée jeu...

Ce qui me fait penser: si vous lisez ceci depuis Cherbourg ou ses environs, vous devriez cesser immédiatement et vous précipiter à Jeux M'amuse, 34 rue du Commerce, pour faire le plein de bonheur en boîte. Si vous ne savez pas quoi choisir, la propriétaire se fera un plaisir de vous faire bénéficier de ses excellents conseils. Dépêchez-vous de préparer Noël! (Je promets que je ne touche aucun dividende sur les ventes suite à cette annonce totalement gratuite).


Arizona Bart likes board games and The Martian.

mardi 29 septembre 2015

Bilan semaine 10

Latino, latin ou celte, j'ai donc survécu à ma première semaine en équipe.
Petite anecdote, sur le chat commun du boulot, en réponse à un commentaire d'une collègue qui avait écrit "fête du mouton" (ne me demandez pas pourquoi), je réponds, pour faire le malin: "Mais non, c'est la saint Silouane." Mon collègue A. (...censuré...anonymat...) vient me voir tout content:
- "Toi aussi, t'es orthodoxe?
- Hein?
- Ben ouais, si tu sais que c'est la saint Silouane, c'est parce que t'es orthodoxe.
- Ben non, c'est parce que j'ai fait "Google/saint du jour" pour faire une blague.
- Ah..."
Je lis la déception dans ses yeux de rester seul orthodoxe encerclé par une bande de dangereux papistes et protestants. Je vais demander la formation d'un groupe "Athées en technologie"...

Grâce à l'éclipse de pleine lune hier soir, je peux désormais me vanter d'avoir assisté à la fois à une éclipse totale de soleil et une éclipse totale de lune. Ouais, la classe, l'aventurier.

Si vous voulez de la vrai aventure de routard old school, allez vite voir le blog de Sylvain, sur son voyage de Cayenne à Anchorage (en bus!): www.triptoalaska.net.


Arizona Bart hasn't much to say this week.

vendredi 25 septembre 2015

Ethnicité redéfinie

Tenez-vous bien: aujourd'hui, on m'a proposé de rejoindre le groupe "Latinos in Tech", les latinos en technologie...
Pendant un instant, je me suis dit: "Quand même, j'ai bronzé à ce point?". De fait, la légende familiale veut que le pater fut autrefois pris pour un argentin vu son bronzage; mais quand même, je suis loin d'avoir passé autant temps que lui en extérieur sur les chantiers géologiques et les terrains de golf.
Je suis pas vraiment "latinos in tech". "Latin in tech" à la limite, mais si l'on y réfléchit bien, je suis "celt in tech".

"- Euh, je suis flatté, mais vous êtes au courant que je suis pas latinos?
- T'es dans l'équipe multilingue?
- Oui.
- T'es latinos friendly?
- Ben oui, j'suis bien élevé.
- Alors tu fais l'affaire."

Wouah.

C'est marrant, quand j'ai refait mon CV pour le marché local, on m'a bien dit d'enlever mon âge et mon statut marital; parce que attention, ça pourrait être utilisé de façon discriminatoire. Et pourtant j'ai quand même fini par devoir remplir une tonne de candidatures où j'ai du indiquer à chaque fois que je suis white (non hispanic) sur la liste longue comme le bras de possibilités.

Un pays plein de contradiction en somme.


Arizona Bart is a Latinos in tech, probably.

mercredi 23 septembre 2015

Des t-shirts en veux-tu, en voilà

Hier, j'ai mis la main sur mon t-shirt numéro 3 en remplissant un formulaire pour la boîte. Cet après-midi, distribution gratuite de tailles femmes pour vider les stocks (j'ai pas voulu faire le mort de faim, alors j'en ai pris qu'un seul, pour Madame, bien sûr).

Bonne nouvelle: pour fêter nos un an de mariage, le service des visas a décidé de se mettre au travail concernant le visa d'une certaine personne qui m'est chère...
Deuxième bonne nouvelle, comme j'ai essuyé les plâtres, cette même personne n'aura pas à se prendre la tête autant que moi pour obtenir ses papiers auprès de la Garda irlandaise.

Je ne sais pas si c'est mon accent qui les met de bonne humeur, ou si c'est parce que les Québécois sont naturellement aimables, mais mes premiers appels en français se sont extrêmement bien déroulés. Québec Sam, un avis sur la question?

Bref, aujourd'hui, tout va bien.


Arizona Bart has a good day.

mardi 22 septembre 2015

Bilan semaine 9

Cette semaine: fin de la formation formelle en classe. Pour fêter ça, remise de "diplômes" et distribution d'une nouvelle tournée de t-shirts. Quelques uns ont enchainé avec une soirée au bar, qui s'est évidemment mal terminée. Je ne révèlerai pas si j'en faisait partie; je dirai seulement que mon week-end a essentiellement constitué à soigner ma gueule de bois. C'est terrible de vieillir, autrefois, l'alcool n'était pas aussi fort...

Entre deux de faire mon ménage et de souhaiter que la mort me prenne, j'ai quand même trouvé le moyen de me remettre à mes papiers. J'ai donc effectué une large distribution de courriels destinés à me rapprocher de mon but de contribuer à l'éducation des générations futures d'américains. Je n'ai pas cependant particulièrement hâte de me taper les cours obligatoires sur la constitution des Etats-Unis et la constitution d'Arizona.

Aujourd'hui, début de la formation sur le tas dans mon équipe définitive. Transition en douceur cependant: je n'ai fait que suivre des appels en doublon. Je suis malgré tout bien content de pouvoir bientôt prendre des appels en français.

Dans la série les petites choses: en allant au taf à vélo ce matin, j'ai repéré une crotte de chien sur le bord du trottoir; c'est là que je me suis rendu compte que je n'en avait pas vu auparavant. Les rues sont étonnamment propres: comme quoi, ils ne croient pas au réchauffement climatique, mais ils ramassent les merdes de leurs chiens derrière eux. Ils sont quand même paradoxaux.

La mission de la semaine consiste à s'habituer à mes nouveaux horaires de travail et de conserver mon élan dans la paperasse.

Au passage, ayant réussi à faire admettre à la poste que je suis bien résidant là où je réside, je suis désormais en mesure de recevoir du courrier (spéciale dédicace à L. et E., votre carte m'a fait bien plaisir).


Arizona Bart doesn't hold his Guiness as well as he used to.

mardi 15 septembre 2015

Bilan semaine 8

Fin de semaine et week-end sans évènement majeur. A part l'anniversaire de ma petite femme adorée bien sûr; ce qui fait se rendre compte que malheureusement, la technologie ne palliera jamais à la distance.

J'ai voulu me remettre à faire les papiers pour mon certificat d'enseignant mais c'était sans tenir compte que toutes les agences auxquelles je dois m'adresser sont évidemment fermées le week-end. Tant pis, je pourrai m'en occuper à partir de la semaine prochaine, quand je serai dans l'équipe française avec des horaires plus pratiques.

Dans la série les petites choses, cette semaine la salle de bain. J'aime comment le bord de la baignoire est surbaissé, ce qui rend moins casse-gueule les manœuvres d'entrée et sortie de la douche. Ceci dit, je n'ai pas encore essayer de prendre un bain.
Par contre, c'est quand même affolant qu'un pays qui a réussi à mettre des hommes sur la lune ne soit pas foutu capable de fabriquer des chiottes qui ne nécessitent pas d'être tirées cinquante fois par étron...

Pas de conseil cinéma cette semaine. La copine du coloc' étant repartie au travail (elle était en arrêt maladie), je peux enfin accéder aux pièces communes, et donc à la télé, sans risquer de subir sa conversation. Résultat: marathon Breaking Bad!

En rentrant du boulot ce soir, arrêt chez Zipps, le sports bar du coin: la saison de football américain vient de reprendre, alors je m'offre une petite bière et un burger maison bien mérités en regardant le match du lundi soir.
J'espère qu'ils vont diffuser la coupe du monde de rugby.


Arizona Bart misses his Normandy Cla.

vendredi 11 septembre 2015

La douche froide

C'est donc au moment où je commençais à me dire que les locaux n'étaient pas si locos (jeu de mot!), que ce matin...
En fait non, l'évènement de ce matin ne s'est pas produit après que je me sois dit "ils sont normaux", mais plutôt, c'est l'évènement de ce matin qui m'a fait me rendre compte que je commençais à les croire moins fous qu'ils ne le sont.
Au petit-déjeuner, à la cantine, réflexion de M (son nom est censuré pour protéger son anonymat): "Je me suis toujours demandée si l'arche de Noé était une histoire vraie" (oui, M est une fille). Avant que Bart ne puisse intervenir pour à la fois se moquer et la tourner en ridicule, réponse de G (...censuré...anonymat...): "Mais bien sûr que ça s'est passé, la seule vraie question est de savoir si ça s'est déroulé sur toute la terre ou seulement au Moyen-Orient" (propos reformulés pour les faire paraître dix fois plus intelligents que leur formulation originale).
Heu la. Me sentant encerclé et en sous nombre dans un pays où les armes sont en ventes libres, je décide bien sagement d'être tout à coup très intéressé par l'état de ma manucure...
Bonne nouvelle: ma formation se termine la semaine prochaine, je n'aurai ensuite plus jamais besoin de côtoyer ces... euh, gens?

Quand même, tu leur parles tous les jours, tu blagues, tu discutes, tu finis par croire que ce sont des humains comme les autres, et là, boum, une réflexion religieuse digne du moyen âge. Moralité: ne jamais baisser sa garde.


Arizona Bart is somewhat disappointed.

mercredi 9 septembre 2015

Bilan semaine 7

La semaine qui vient de s'écouler a donc vu votre humble serviteur prendre ses premiers appels téléphoniques. Je n'en menais pas large, il faut quand même admettre que la formation est plus que minimale, et je ne peux pas prétendre que j'ai brillé d'efficacité, mais bon, je n'en suis pas mort.
Après tout, quelle est la pire chose qu'il puisse arriver? J'ai organisé seul des escales de navires transportant des millions de dollars de marchandises ou des centaines de passagers, et j'ai géré des évacuations sanitaires où il était réellement question de vie ou de mort, alors vendre un nom de domaine ou retrouver un mot de passe oublié...
La bonne nouvelle est que je n'ai plus que deux semaines de formation avant de rejoindre l'équipe francophone et de commencer à prendre les appels en français. Enfin, en français, tout est relatif; pour avoir suivi quelques appels de nos cousins québécois, il est parfois difficile de dire quelle langue ils parlent. Mais bon, comme pour le reste, je finirai par m'y faire.

On a eu quelques infos sur la fête de fin d'année de la boîte, qui paraît-il est légendaire.
Cravate et blazer obligatoires pour les messieurs (la boîte n'impose donc un dress code que pour ses fêtes), robe de soirée pour les dames, mais attention: pas de talons trop pointus parce que la soirée se passe sur du gazon. La boîte loue le Chase Field pour l'occasion. Je me tourne vers mon voisin: "C'est quoi le Chase Field?" "C'est le stade de baseball." Retournez quelques articles en arrière: vous voyez le stade que j'ai pris en photo? C'est ce stade là. Et oui quand même, ça ne rigole pas.
Les invitations sont nominatives et il faut apporter une pièce d'identité, parce que dans le passé, les places se revendaient au marché noir.
"Quoi? Juste pour assister aux bons vœux du dirlo et boire deux coupes de champ'?
- Non, il y a aussi un concert privé: l'année dernière c'était Pitbull, l'année d'avant Snoop Dog.
- La classe! C'est qui cette année?
- Un chanteur de country.
- Merde. Peuvent pas plutôt réinviter Snoop Dog à la place?"
Dernière info: la boîte prends en charge tous les taxis à la sortie du stade. Voilà une entreprise qui sait prendre soin de ses salariés! Mais quand même, de la country? Vraiment?

Reprise du taf aujourd'hui après un week-end de trois jours: c'était la fête du travail hier aux Etats-Unis. Pas super motivé, mais bon, il y a bientôt la fête de fin d'année.

Le film de la semaine n'est pas sans rapport avec cet article (je laisse les plus perspicaces deviner pourquoi): Straight out of Compton. Du bon son dans les oreilles pour une petite tranche d'histoire populaire contemporaine. A voir en VO bien sûr, mais prévoyez quand même les sous-titres. Petit jeu bonus: essayer de se rappeler à chaque époque du film où on était et ce que l'on écoutait...


Arizona Bart doesn't care for country music.

mardi 8 septembre 2015

Tout vient à point....

Quoi? Pas de bilan pour la semaine 7? Arizona Bart va-t-il briser le sans faute d'un post par semaine?
Mais non, mais non, l'article sera publié (heu, écrit) ce soir; soyez patients!


Arizona Bart didn't do his homework...

mardi 1 septembre 2015

Bilan semaine 6

La première semaine de boulot se termine. Demain, examen final sur la partie théorique de la formation avant d'enchaîner avec la pratique au téléphone. En théorie, l'échec au test est motif de licenciement, mais comme j'ai obtenu un sans faute ce matin au test d'entrainement, je pars confiant.

Pour ceux qui se demandent ce que je fais: je bosse pour une boîte qui vend des noms de domaines internet et toute une gamme de logiciels et de services en ligne pour les petites et moyennes entreprises (hébergement et création de sites, commerce électronique, courriels professionnels, etc). Je vais faire du support technique et de la vente pour le marché francophone (Québec, Caraïbes et France à certaines heures).
Les conditions d'embauche et de travail sont plutôt exceptionnelles pour un pays comme les Etats-Unis, mais je ne fais pas beaucoup d'illusion: l'énorme turnover laisse suggérer que tout n'est pas aussi rose que ce que notre formateur voudrais nous faire croire. Mais bon, on va pas pleurer avant d'avoir mal, et pour l'instant, tout va bien.

Je suis donc entré dans une petite routine: levé 07h00, départ en vélo vers 09h00, arrivé au taf vers 09h15. Je me prends un petit-déj' à la cantine en séchant (à 09h00, il fait déjà 35°C !), je change de polo et je suis d'attaque pour la journée qui commence à 10h00. Le soir, sortie à 18h30: je rentre tranquilou sans oublier de faire escale soit au supermarché, soit à l'une des nombreuses sandwicheries sur ma route. Arrivé à la maison, je mange en supportant la conversation de la copine de mon colocataire, et ensuite je traine en attendant d'avoir ma petite épouse bien aimée sur Skype avant d'aller me coucher.
Je vous rassure, c'est moins déprimant que ça en a l'air, et puis surtout, ce n'est que le premier pas dans mon aventure américaine.

Ce week-end, j'ai fais la patate de canapé en gardant la maison de mes anciennes hôtesses parties faire la fête à Los Angeles. Clim' à fond et HBO, que demande le peuple?
Pour ceux qui n'ont pas bien suivi mon histoire et qui ne maîtrisent pas trop bien le français (*tousse* Teuf *tousse*): "mes hôtesses" fait référence aux deux colocataires de la maison où je suis resté mes quatre premières semaines à Phoenix; location que j'ai trouvé sur AirBnb (voir lien ci-contre). Il me semblait pourtant que c'était clair.
Tant que je suis dans les clarifications/règlements de compte, et puisque tout ce qui va sans dire va toujours mieux en le disant: dorénavant, je ne souhaite être contacté au téléphone que par des personnes capables de faire le calcul mental suivant: heure de France métropolitaine - neuf heures = heure d'Arizona. Je n'accuse personne (*tousse* Teuf *tousse*)...

Rien à voir, précipitez-vous pour lire The Martian (Seul sur Mars) d'Andy Weir avant la sortie en salle de son adaptation par Mônsieur Ridley Scott avec Matt Damon.
Pour les vrais amoureux de science-fiction qui tient la route, ça se lit comme du petit lait, et ça promet d'être un film exceptionnel. Que du bonheur, mais dépêchez-vous de le lire avant de regarder ne serait-ce que la bande-annonce.

Résultat de recherche d'images pour "the martian book"



Arizona Bart is giving reading advice.

mardi 25 août 2015

Bilan semaine 5

En ce jour de la Saint Moi (merci Manou), je commence donc mon nouveau job américain.
La journée commence avec une distribution de goodies: sac, t-shirt, serviette de plage... Le formateur se plaint qu'il ne sait plus quoi faire de la collection de t-shirts qu'on finit par accumuler dans cette boîte.
Les formalités administratives passées, passage obligé par les présentations et autres "ce que vous attendez de la formation" et on entre direct dans le vif du sujet.
Ici la différence de culture commence à se faire sentir: pas question de service clientèle ou autre crotte de taureau. On est clairement là pour faire du brouzouf, en restant honnête, certes, mais quand même: "toi y'en a vouloir ton bonus, toi y'en a vendre du produit". Je ne défends pas notre fausse pudeur européenne sur les questions d'argent, mais là, ça fait quand même un peu trop grossier à mon goût. Enfin, je savais à quoi m'attendre, je m'y ferai.
Autre domaine d'adaptation difficile, la pause déjeuner: une demi-heure, c'est chaud quand on vient d'un pays civilisé où trente minutes sont à peine suffisantes pour commander l'apéro...

Sinon, sans transition, je viens de passer trois-quarts d'heure à commander un carnet de chèque: entre le choix de la typographie, des images de fonds, des logos, du sens du chéquier, de la couleur, etc. pour te rendre compte finalement qu'il faut hypothéquer ta maison ou vendre un rein pour pouvoir se le payer MAIS que le prix de chaque option n'est évidemment pas indiqué, et donc, qu'il faut toutes les essayer pour trouver laquelle est la moins chère, forcément, ça prend du temps. Mission accomplie tout de même.

Hier, je suis allé voir The Man from U.N.C.L.E. Allez-y, c'est un bon Guy Richie. Et puis, Alicia Vikander, quand même, quand même. Le scénario d'Ex-Machina était méga téléphoné mais Alicia Vikander, quand même, quand même.
Allez, je vais me coucher...


Arizona Bart is flabbergasted by his checkbook options. And Alicia Vikander.

mardi 18 août 2015

Bilan semaine 4

Ayé, je suis chez moi.
Je me suis installé samedi avec l'aide d'une de mes anciennes hôtesses. Passage obligé à Ikea pour se meubler un peu. L'avantage, c'est que comme c'est partout sur Terre les mêmes saloperies fabriquées en Chine, ça rappelle un peu la maison...

J'ai tenté de faire un peu de paperasse, notamment signaler mon changement d'adresse un peu partout, mais il s'avère que quelque soit l'organisme, internet ne semble pas vouloir fonctionner.

Dimanche soir, les colocs ont invité une voisine à dîner pour me présenter. C'est une prof à la retraite: son opinion est que quelque soit ton boulot présent, n'en change surtout pas pour faire prof; c'est encourageant.
Ceci dit, elle enseignait entre autres la conduite, et comme j'avais fait remarqué que je prévoyais d'aller au DMV cette semaine, elle s'est gentiment proposée de m'aider et de me prêter sa voiture pour le test.
Hier on a révisé le code et elle m'a emmené faire un tour dans sa voiture.
Rendez-vous ce matin à 07h30 pour être au DMV à l'ouverture, et on est pas les premiers. Je remplis mes papiers (pas facile quand la préposée semble ne jamais avoir vu un passeport de sa vie), test de vision (j'ai toujours un œil de lynx), photo (j'ai bien fait de me raser ce matin), code (92 % de réussite avant que l'ordi ne décide de m'interrompre), et test de conduite.
Non je plaisante, ce serait trop facile. Je n'ai pas passé le test de conduite, parce qu'il faut prendre rendez-vous et que le prochain créneau est dans deux semaines, et qu'évidemment, ils sont fermés le week-end. Bien sûr, ce n'est indiqué absolument nulle part qu'il faut prendre rendez-vous pour la conduite. Si j'avais su, j'aurais pu passer le code il y a trois semaines. Raaaaah.
Bref, j'ai pris rendez-vous pour dans trois mois (j'ai désormais un an pour passer la conduite). D'ici là, j'aurai un emploi du temps et je pourrai m'arranger, mais C'EST ENERVANT!!!!
On a pas fini de parler du DMV.


Arizona Bart has half a driver's licence.

vendredi 14 août 2015

De drôles d'aventures

Finalement, je m'en sors pas mal.
J'ai aujourd'hui signé pour la location d'une chambre dans un quartier sympa à mi chemin entre, d'un coté, le boulot, et de l'autre, un méga shopping center avec cinémas (c'est Madame qui va être contente). J'emménage Samedi, ce qui va me laisser encore une semaine pour m'installer, repérer le quartier et peut-être, si vous êtes chanceux, un passage au DMV.
 
Une de mes hôtesses vient de San Francisco, le paradis des hipsters, et parmi ses amis, il y a les Slim Jenkins.
Les Slim Jenkins ont dormis dans le salon cette nuit parce qu'ils sont en tournée et qu'ils avaient un concert à Phoenix hier soir. Et comme ils sont cools, ils m'ont invité. Et comme j'ai décidé de me sortir les doigts, j'y suis allé. Et c'était vraiment chouette, j'ai passé une excellente soirée. Allez voir leur site, ils jouent du swing, ça a la pêche: http://www.slimjenkins.com/.
Et ils sont sympas, ce qui ne gâche rien.
 
Décidément: je trouve du boulot, on m'emmène au baseball, je trouve à me loger, on m'emmène au concert; où cela va t'il s'arrêter?
Parlant boulot justement, je suis invité à une soirée bowling pour permettre aux nouvelles recrues de faire connaissance, sont forts ces Ricains...
 
Tout cela est bel et bien, mais il fallait quand même que je règle rapidement le problème de mon transport personnel, alors c'est ce que j'ai fait:
 
 
D'accord, j'ai pas encore commencé à customiser la Bartmobile, mais déjà la classe. BooYah!
 
 
Arizona Bart warns you: do not mess with the hard core swingers.

mardi 11 août 2015

Bilan semaine 3

Bon, j'ai pas grand chose à vous raconter aujourd'hui, puisque j'ai déjà vendu la mèche samedi. Vendredi, j'ai été embauché et j'ai passé la soirée au stade de baseball. Au fait, ils ont ouvert le toit ouvrant à la fin du match pour qu'on puisse admirer le feu d'artifice.
 
Samedi, journée dans un magasin de jeux qui organisait un tournoi de Magic. Je me suis pris une belle série de branlées, mais c'était amusant. J'y emmènerai Sir Fraise, il s'y plaira.
 
Hier dimanche, je suis allé voir le dernier Mission Impossible. Pas mal, mais ce que j'ai surtout retenu c'est la bande annonce du prochain Star Wars. Que je verrai à sa sortie. En VO. Au cinéma. Le jour de sa sortie. Au cinéma. En VO. A sa sortie. Raaaaaaaahhh, que du bonheur (et en VO).
 
Aujourd'hui, reprise des choses sérieuses, et retour sur internet pour trouver un endroit où loger. Avec comme contrainte que je suis piéton, donc je ne peux pas crécher n'importe où. Sinon, j'aurai déjà trouvé, malheureusement.
 
Dans la série "les petites choses", je m'en suis allé acheter des cotons tiges: la plus petite boîte en contient 750. 750!! Un coton tige par oreille et par jour: j'ai du stock pour plus d'un an! Qui a besoin d'autant de cotons tiges?
 
 
Arizona Bart bought Q-tips; lots and lots of Q-tips.

dimanche 9 août 2015

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire

Tout vient à point à qui sait attendre paraît-il. Mais l'attente est quand même parfois bien longue et stressante. Alors, juste pour ne pas vous faire attendre, vous: oui, j'ai été embauché dans la boîte à toboggan. VICTOIRE!
Il a quand même fallu que je ronge mon frein pendant cinq jours, au point que j'ai cru qu'ils me faisaient une petite club-medite...
De mon coté, je peux vous assurer que je n'ai pas attendu cinq minutes pour remplir les questionnaires et autres formulaires joints à ma proposition d'embauche.
 
Les bonnes choses (comme les mauvaises d'ailleurs) n'arrivant jamais seules, mes logeuses m'avaient promis de m'emmener à un match de base-ball avec les places gratuites qu'elles peuvent avoir. Et elles ne se sont pas foutues de ma gueule, le gars qui leur donne les places est un arbitre: tu vois bien placé? Et ben pire.
Hier soir les Arizona Diamondbacks ont battu les Cincinnati Reds 2 à 0.
La soirée commence avec un dîner gastronomique:
 
 
Je m'inquiète de la météo qui tourne à l'orage. "Pourquoi?" me demande t-on. "Ben que le match ne soit pas annulé à cause de la pluie". "Mais non, le stade a un toit amovible". Ben voyons, où avais-je la tête...
 
Puis direction le stade.
Pendant le match, ne pas oublier de bien s'hydrater, souvent et en grande quantité...
 
 
Z'avez vu mon beau maillot? Un vrai local.
 
 
Arizona Bart gets a job, goes to the ball game.

mardi 4 août 2015

Bilan semaine 2

Dunkin' Donuts! J'arrive pas à croire que j'ai pu attendre deux semaines avant d'aller me faire un bon vieux Boston Kreme chez DD. Raaaah, que du bonheur.

Ce matin, entretien d'embauche pour une grosse boîte américaine. Sur le parking: terrain de basket, terrain de volley et skate parc "réservés aux employés". A l'intérieur, la recruteuse commence par me faire faire le tour du propriétaire: vélos et karts à pédales sont à disposition pour faire le tour du rez de chaussé. La cantine a son propre chef qui prépare un menu différent tous les jours.
J'interromps ici le programme: ça paraît pas grand chose pour nous petits francaouis d'avoir une cantoche avec un vrai cuistot, mais ici, c'est le top méga luxe. En plus, la bouffe est "subsidized", c'est à dire que tu payes pas grand chose: encore une fois, pas très courant.
Bien sûr, nous ne manquons pas de passer devant le toboggan géant qui mène du premier étage à la zone de récréa- hum, détente (baby-foot et tennis de table)... JE VEUX BOSSER ICI!!!!! On se croirait dans un décor de film sur une start-up de la Sillicon Valley. C'est un brin surréaliste. J'adore.
Réponse d'ici la fin de la semaine. Et, malgré le toboggan, ils ont l'air beaucoup plus sérieux que l'autre boîte de baltringues (Club Med). J'ai hâte.

Sinon, coté logement, les montagnes russes continuent: hier, j'avais semble-t-il réglé le problème: chambre dans une belle maison, pas trop mal placée, en coloc avec des étudiants. On tombe d'accord sur une visite. Ouf, c'est fait.
Le gars me rappelle deux heures plus tard: après réflexion, il n'est pas confortable avec notre différence d'âge. Il me connaît pas le morveux, l'a pas vu ma collec' de Lego. Mais bon, plutôt que d'insister, je laisse tomber; s'il ne le sent pas, c'est pas la peine. Je mange quand même double ration: déception d'être encore tombé le bec dans l'eau, en plus du coup derrière la tête sur mon âge. Aïe.

Somme toute, je suis plutôt satisfait de la tournure des évènements. Mon bon karma va finir par payer.

Voilà maintenant mon programme: attendre sagement la réponse pour mon embauche, ce qui me laissera encore une semaine pour me trouver une piaule. Et ce boulot ne commençant que le 24 Août, vous aurez peut-être droit à un petit "DMV 2, le retour".


Arizona Bart loves donuts, d'oh!

dimanche 2 août 2015

Le choc des cultures: les petites choses

Un Français post baby-boom peut difficilement prétendre qu'il n'a pas d'une façon ou d'une autre été bercé par la culture américaine. Et moi, vu mon parcours personnel, moins que quiconque. Je ne m'attendais donc pas à prendre une grande claque en arrivant ici. Ce qui fait vraiment la différence, ce sont les petites choses du quotidien.
Dans mon article sur ma carte de sécurité sociale, je plaisantais que j'étais comme un nouveau né; et bien, ce n'était pas très loin de la réalité: je dois presque tout réapprendre de zéro. Comment se servir d'un lave-linge ou d'un sèche-linge (d'une sécheuse pour nos cousins québecquois). Quel besoin d'un sèche-linge en Arizona? Oui, je suis d'accord, et c'est pas comme ça qu'on va sauver la planète. Mais ceci dit, en mettant sur le programme "air ambiant", ça ne chauffe pas et ça sèche quand même en dix minutes. Et puis surtout, si tu te dépêches de plier tes affaires: pas de repassage! Double bonus, tu gaspilles moins d'énergie à faire tourner ton sèche-linge qu'à chauffer ton fer à repasser et puis: PAS DE REPASSAGE. Elle est pas belle la vie?
 
Voyons, quoi d'autre? Oui, dans le bus, ils disent merci au chauffeur en descendant. Honnêtement, je trouve ça aussi stupide que d'applaudir après l'atterrissage de l'avion, mais when in Rome... Et de toute façon, je suis naturellement poli (on ne rit pas).
 
Ah, la politesse. Voyez-vous, les Etats-uniens passent beaucoup de temps à se plaindre que nous, étrangers, sommes très mal élevés, et en particulier les Français, et surtout à Paris. Bon, si on ne peut qu'être d'accord avec l'hostilité légitime qu'il faut entretenir pour toute chose parisienne, je vous laisse juge de la politesse "à l'américaine":
Premier élément à charge: vendredi de la semaine dernière, je suis en contact avec une dame pour la location d'une chambre dans une coloc. Nous échangeons des courriels polis, elle me propose une visite pour le mercredi. Au passage je remplis un questionnaire de colocation: quelques questions générales pour voir si je suis compatible avec les autres occupants de la maison. Le week-end se passe. Lundi j'envoie un message pour savoir si tout va bien, pas de réponse. Mardi je demande si tout est ok pour la visite du lendemain, pas de réponse. Aujourd'hui samedi, j'attends toujours qu'elle me dise que finalement, elle ne va pas me louer la chambre.
J'avais préparé un courriel bien gratiné, mais mon hôtesse, qui est psychologue, m'a dit que cela ne servirait à rien d'autre que de me faire sentir mieux cinq minutes. Je lui ai expliqué que le but recherché était surtout de faire l'autre pétasse se sentir mal. Finalement, grand seigneur, je n'en ai rien fait; alors je me venge sur vous.
Deuxième élément à charge: vous vous souvenez que je suis venu en Arizona pour passer un entretien d'embauche? A la fin de celui-ci on m'a dit que je serais contacté dés que les autres entretiens auront été menés et qu'une décision aura été prise. J'attends sagement une semaine. Mon hôtesse, toujours la même, me dit qu'ici, c'est au candidat de rappeler. Il faut montrer qu'on en veut, qu'on a la gagne, qu'on est un winner, yes! Lundi j'appelle: aucune décision n'a été prise, on vous recontactera. Hier, vendredi, j'appelle trois fois: trois fois le répondeur, et je laisse trois messages polis (sérieusement, c'est pas ironique). A l'heure où je vous écris, j'attends toujours de savoir si je commence le boulot lundi matin. Je ne suis pas complétement naïf, je sais très bien que ce lundi je n'irais pas bosser pour cette boîte que je ne citerais pas (Club Med). Vu les circonstances, ça laisse assez bien entrevoir comment cette entreprise (Club Med) doit traiter ses salariés...
Alors soit je suis tombé sur deux oiseaux rares, soit je suis dans le coin où il est légitime de ne pas s'embarrasser à faire preuve de la plus élémentaire des politesses et du moindre respect.
 
M'enfin, comme dirait Gaston.
 
J'ai décidé malgré tout de ne pas me laisser abattre: je suis un winner après tout. Lundi matin j'ai déjà un deuxième entretien pour une bien meilleure boîte que l'autre (Club Med), j'ai négocié un séjour prolongé dans ma petite chambrette, et je me suis fait un stock de Dr Pepper et de Watchamacallit, alors tout va bien.
 
 
Arizona Bart learns to operate heavy machinery: washer and dryer.