dimanche 2 août 2015

Le choc des cultures: les petites choses

Un Français post baby-boom peut difficilement prétendre qu'il n'a pas d'une façon ou d'une autre été bercé par la culture américaine. Et moi, vu mon parcours personnel, moins que quiconque. Je ne m'attendais donc pas à prendre une grande claque en arrivant ici. Ce qui fait vraiment la différence, ce sont les petites choses du quotidien.
Dans mon article sur ma carte de sécurité sociale, je plaisantais que j'étais comme un nouveau né; et bien, ce n'était pas très loin de la réalité: je dois presque tout réapprendre de zéro. Comment se servir d'un lave-linge ou d'un sèche-linge (d'une sécheuse pour nos cousins québecquois). Quel besoin d'un sèche-linge en Arizona? Oui, je suis d'accord, et c'est pas comme ça qu'on va sauver la planète. Mais ceci dit, en mettant sur le programme "air ambiant", ça ne chauffe pas et ça sèche quand même en dix minutes. Et puis surtout, si tu te dépêches de plier tes affaires: pas de repassage! Double bonus, tu gaspilles moins d'énergie à faire tourner ton sèche-linge qu'à chauffer ton fer à repasser et puis: PAS DE REPASSAGE. Elle est pas belle la vie?
 
Voyons, quoi d'autre? Oui, dans le bus, ils disent merci au chauffeur en descendant. Honnêtement, je trouve ça aussi stupide que d'applaudir après l'atterrissage de l'avion, mais when in Rome... Et de toute façon, je suis naturellement poli (on ne rit pas).
 
Ah, la politesse. Voyez-vous, les Etats-uniens passent beaucoup de temps à se plaindre que nous, étrangers, sommes très mal élevés, et en particulier les Français, et surtout à Paris. Bon, si on ne peut qu'être d'accord avec l'hostilité légitime qu'il faut entretenir pour toute chose parisienne, je vous laisse juge de la politesse "à l'américaine":
Premier élément à charge: vendredi de la semaine dernière, je suis en contact avec une dame pour la location d'une chambre dans une coloc. Nous échangeons des courriels polis, elle me propose une visite pour le mercredi. Au passage je remplis un questionnaire de colocation: quelques questions générales pour voir si je suis compatible avec les autres occupants de la maison. Le week-end se passe. Lundi j'envoie un message pour savoir si tout va bien, pas de réponse. Mardi je demande si tout est ok pour la visite du lendemain, pas de réponse. Aujourd'hui samedi, j'attends toujours qu'elle me dise que finalement, elle ne va pas me louer la chambre.
J'avais préparé un courriel bien gratiné, mais mon hôtesse, qui est psychologue, m'a dit que cela ne servirait à rien d'autre que de me faire sentir mieux cinq minutes. Je lui ai expliqué que le but recherché était surtout de faire l'autre pétasse se sentir mal. Finalement, grand seigneur, je n'en ai rien fait; alors je me venge sur vous.
Deuxième élément à charge: vous vous souvenez que je suis venu en Arizona pour passer un entretien d'embauche? A la fin de celui-ci on m'a dit que je serais contacté dés que les autres entretiens auront été menés et qu'une décision aura été prise. J'attends sagement une semaine. Mon hôtesse, toujours la même, me dit qu'ici, c'est au candidat de rappeler. Il faut montrer qu'on en veut, qu'on a la gagne, qu'on est un winner, yes! Lundi j'appelle: aucune décision n'a été prise, on vous recontactera. Hier, vendredi, j'appelle trois fois: trois fois le répondeur, et je laisse trois messages polis (sérieusement, c'est pas ironique). A l'heure où je vous écris, j'attends toujours de savoir si je commence le boulot lundi matin. Je ne suis pas complétement naïf, je sais très bien que ce lundi je n'irais pas bosser pour cette boîte que je ne citerais pas (Club Med). Vu les circonstances, ça laisse assez bien entrevoir comment cette entreprise (Club Med) doit traiter ses salariés...
Alors soit je suis tombé sur deux oiseaux rares, soit je suis dans le coin où il est légitime de ne pas s'embarrasser à faire preuve de la plus élémentaire des politesses et du moindre respect.
 
M'enfin, comme dirait Gaston.
 
J'ai décidé malgré tout de ne pas me laisser abattre: je suis un winner après tout. Lundi matin j'ai déjà un deuxième entretien pour une bien meilleure boîte que l'autre (Club Med), j'ai négocié un séjour prolongé dans ma petite chambrette, et je me suis fait un stock de Dr Pepper et de Watchamacallit, alors tout va bien.
 
 
Arizona Bart learns to operate heavy machinery: washer and dryer.

1 commentaire:

  1. Trop j'ai ri. Cela dit, le club étant une boite bien de chez nous, ceci explique peut-être cela...quoique, depuis quelques temps, l'actionnariat franchouillard bat de l'aile, c'est peut-être cela qui explique ceci :).
    So keep cool and stay strong, et au frais.

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