mardi 15 mars 2016

Bilan semaine 34

Cette semaine, retour sur le marché: ça me promène et me fait prendre l'air tout en rendant service à un ami. Ce samedi, on était au Uptown Grower's Market.


C'est un marché de producteurs tout ce qu'il y a de basique, mais tout ici est libellé probiotic, vegan, et j'en passe. Mon préféré: paleo-diet sur une bouteille de sauce pimentée. Sans commentaire.
Et voilà Danielle et César sur leur stand:


J'me la suis joué bon Français quand pris d'un petit creux, j'ai snobé le stand des breakfast burritos de sinistre mémoire, pour acheter fromage de chèvre (bof), miel (très bon) et pain frais (excellent, même selon nos standards) pour me faire des petites tartoches. Je pense même qu'à un moment j'aurais pu en vendre tellement ça les a étonné. Vivement que je leur fasse des crêpes.

Ce dimanche, la conversation avec mon coloc', qui ne se croit pourtant pas réac', me plonge à nouveau dans les abysses de la connerie humaine. En même temps, le pauvre simplet essaye de m'expliquer pourquoi les syndicats de travailleurs sont une entrave à la liberté de travail... Mon pauvre, si tu savais.
Mon sang ne fait qu'un tour, mais je le laisse aller jusqu'au bout de son argumentaire qui consiste, après quelques questionnements et clarifications, à répéter bêtement les opinions de son patron de père.
La conversation tourne court quand il m'explique fièrement que son père lui a fait rater une journée d'école quand il avait 12 ans pour remplacer un sale syndicaliste qui ne voulait pas faire son boulot. Il n'a pas trop aimé que je lui réponde que son père devrait être en prison pour travail forcé d'enfant.
Mais bon, la cause est perdue d'avance, c'est un Libertarian. Attention à ne pas confondre avec nos libertaires à nous; ceux d'ici sont contre toute forme de loi, parce que "toute loi entrave la liberté des individus". Le slogan est répété sans réfléchir.
C'est ce degré zéro de réflexion qui fait surtout peur, parce que mon bonhomme est ingénieur et qu'il est donc sensé avoir de l'éducation. J'essaye malgré tout de lui expliquer que le principe même de civilisation est justement d'éviter le "chacun pour sa gueule", mais je sens bien que je suis arrivé au bout de ce qu'il est capable d'endurer à la fois intellectuellement et dans la remise en cause de ses convictions profondes. L'Américain n'a pas l'habitude qu'on le contre-dise. Heureusement qu'il n'est pas croyant en prime...


Arizona Bart needs to move very soon.

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