mardi 31 mai 2016

Bilan semaine 45

Nouvelle la plus importante cette semaine, Normandy Cla a enfin sa date d'entretien à l'ambassade début Juillet. Le visa est normalement émis dans la semaine qui suit. Ouf, c'est pas trop tôt.

Aujourd'hui c'est Memorial Day, c'est un jour férié où les Américains célèbrent leurs vétérans. Techniquement, je suis un vétéran aussi, pas de l'armée américaine, certes; mais du coup c'est quand même aussi ma journée, alors je travaille pas.

Dire que les Américains aiment leurs vétérans est un euphémisme. Les Américains les adorent à toutes les sauces. Tellement que ça en est un peu gênant parce que ça tourne souvent en concours de qui les aiment le plus, surtout, vous l'aurez compris, en politique.
Alors pourquoi tant d'amour? D'abord, presque 10 % de la population américaine rentre dans cette catégorie. Primo, l'armée est un employeur qui a toujours besoin de chair fraîche; secundo, le système éducatif est devenu tellement inégalitaire que pour la vaste majorité des jeunes issus des classes les plus modestes, s’enrôler dans l'armée est devenu le seul moyen de poursuivre des études supérieures (payées par l'armée à la fin de leur service) ou d'obtenir une formation professionnelle. Ajoutez à cela des lois fédérales qui favorisent l'embauche des vétérans et que ces embauches permettent aux entreprises de se faire mousser à pas cher.
Il y a aussi deux raisons historiques (et hystériques): premièrement, les Américains sont en sur-compensation pour l'époque de la guerre du Vietnam. L'imagerie générale est que les vétérans du Vietnam se faisaient cracher dessus par les hippies restés bien au chaud à la maison. S'il y a bien eu des événements isolés, cette version des faits est pourtant bien loin de la réalité. Deuxièmement, cet espèce de patriotisme aveugle a été fortement encouragé dans les année Bush fils; une méthode bien connue pour faire taire toute opposition critique en noyant le débat dans un concours de patriotisme: critiquer la guerre, c'est critiquer l'armée, et critiquer l'armée, c'est être un mauvais Américain...
Le plus triste est que malgré tout, le sort de ces vétérans n'est pas très enviable. Par exemple: il y a plus de morts par suicide chez les vétérans que de morts au combat. Pourquoi? Parce que nombre de ces vétérans souffrent de symptômes post-traumatiques et qu'ils ne sont pas suivis.
Régulièrement des enquêtes dénoncent le manque de moyens du VA (Department of Veterans Affairs, ministère des anciens combattants) et l'ineptie de son organisation, issue de son manque de moyens. 

Ce qui me ramène à mon sujet favori: l'hypocrisie de la droite américaine, celle qui s'enveloppe dans le Star Spangled Banner à la moindre occasion, celle qui estime que la Constitution des Etats-Unis a été dictée aux Pères Fondateurs par Jésus en personne, celle qui jure matin, midi et soir qu'il n'existe pas pour un être humain de plus noble tâche que de défendre le pays de la Liberté en servant dans les forces armées, la police ou les pompiers.
Heureusement, les mots ne coûtent pas chers, car c'est la même qui préférerait tuer père et mère que d'augmenter d'un iota les impôts de la minorité de milliardaires qui les finance pour donner plus de ressources au VA; et qui dénonce de communiste (ouh le vilain mot) l'idée que l'on puisse donner à ces mêmes militaires, policiers et pompiers qu'ils admirent tellement des salaires décents.

Je suis retourné au baseball aujourd'hui. Eh, c'est pas de ma faute, on continue à m'offrir des places, alors je les prends, surtout quand elles sont aussi bien placées:


Memorial Day oblige, les équipes portaient des motifs camouflages (casquettes et lettrages des noms). Ceci dit, cela fait quelques années que certaines équipes ont des maillots camouflages comme couleurs alternatives.
Qu'est-ce que ça dit d'une société quand ses équipes de sports se déguisent en soldats?


Arizona Bart has a three day weekend.

mardi 24 mai 2016

Bilan semaine 44

Cette semaine, pas de match de baseball, pas d'anecdote croustillante, pas de révélation sur le fonctionnement de la société américaine. Juste une longue semaine la tête dans le guidon: boulot, dodo; heureusement que j'en ai bientôt terminé.

Mon marché du samedi matin va bientôt passer en intérieur pour l'été. Il était temps, la chaleur devient de plus en plus insupportable.
L'autre matin je trouvais qu'il faisait agréablement frais: il ne faisait que 25°C. A six heures du matin. Quel pays de fous.


Arizona Bart does not like the heat.

mardi 17 mai 2016

Bilan semaine 43

Ce vendredi, je profite encore qu'on m'offre une place gratuite pour retourner à Chase Field pour un nouveau match de baseball, cette fois-ci entre les Diamondbacks et les Giants de San Francisco. Les Diamondbacks ont perdus mais le match est resté serré jusqu'à la fin. Je commence à apprécier ces soirées: bière, hot-dog et jeu intéressant, que demande le peuple? (oui: à payer moins d'impôts, je sais, mais ce peuple là est bête).

Le baseball est sensé être le sport national américain, pourtant quand on y réfléchit bien, c'est le moins américain des sports.
D'abord, même si le principe est simple, les règles sont compliquées. Les Américains n'aiment pas ce qui est compliqué, les Américains aiment qu'on réfléchissent à leur place, les Américains aiment qu'on leur mâche le travail. Par exemple, cette horrible habitude de faire suivre le nom d'une ville par le nom de l'Etat ou du pays dans lequel se trouve cette ville (ex: New-York, New-York). A première vue, pourquoi pas, mais en fait ça permet surtout de ne plus avoir à réfléchir, de ne plus avoir à faire cet effort surhumain d'essayer de se rappeler tout seul où se trouve la ville de New-York, pour ceux qui sont encore capables de se rappeler où se trouve l'Etat de New-York, ou même pire: d'avoir à chercher soi-même la réponse dans un de ces horribles trucs poussiéreux, comment ça s'appelle déjà... un lib? un liv? ah, oui, un livre.
Et puis surtout, le fonctionnement de la MLB (Major League Baseball, la première ligue de baseball) est basé sur un système qu'on pourrait presque qualifier de communiste! En effet, les équipes se partagent équitablement les revenus de la diffusion télévisée et de la pub, indépendamment des résultats et du classement; résultat, toutes les franchises, mêmes les plus modestes, sont capables d'aligner des équipes compétitives, et l’intérêt de suivre la saison est maintenu. A comparer au football américain, où le chacun pour sa gueule règne comme il sied dans un pays ultra-libéral, et où le championnat a perdu tout intérêt parce que seulement une demi-douzaine d'équipes ont les moyens de s'accaparer tous les meilleurs joueurs à coup de millions (c'est marrant, ça me rappelle un autre type de football...).
Enfin, pour ceux qui comprennent les règles, c'est un jeu subtil auquel la télévision ne rend pas vraiment justice (ai-je vraiment besoin d'expliquer en quoi subtilité et manque de photogénie sont des notions profondément non-américaines?). Pour le batteur, il ne s'agit pas seulement de taper dans la balle comme un sourd; pour les défenseurs, le positionnement sur le terrain est primordial et doit s'adapter et évoluer en permanence: en fonction du batteur (de son style, droitier ou gaucher), en fonction de la manche, en fonction du nombre de joueurs sur base, en fonction du nombre de joueurs éliminés, etc.

Une place tout en haut des gradins qui permet de voir le terrain en entier est donc un pur bonheur (je recycle ici la photo de mon précédent passage à Chase Field).


Pour finir, j'apprécie aussi l'ambiance bon enfant: pas besoin ici de séparer les spectateurs en fonction de leur équipe favorite pour éviter qu'ils ne s'entre-tuent... (sauf peut-être entre les Red Sox et les Yankees, mais c'est une autre histoire).

Sinon, je suis allé voir Avengers: Civil War. Je préfère de ne pas faire de commentaire. Je suis pourtant bon public, mais l'insulte à mon intelligence a ses limites.


Arizona Bart likes baseball.

mardi 10 mai 2016

Bilan semaine 42

Attention, cet épisode contient plus de jurons que d'habitude, bordel de merde.

La routine continue mais parfois rien de nouveau n'est pas forcément une mauvaise chose.
Ceci dit, je me réjouis de bientôt quitter mon boulot.

Je suis d'avis de rendre un service civil obligatoire où chaque jeune doit travailler au moins un an dans un boulot de serveur ou d'opérateur dans un centre d'appel pour apprendre ce que ça fait d'être traiter comme de la merde. Le but est bien sûr que pus tard l'expérience les pousse à faire preuve d'un minimum de respect.

Petit conseil pour vos futurs coups de fil à un centre d'appel.
Même si vous avez eu une journée de merde; même si vous êtes légitimement en droit de vous plaindre, la personne au bout du fil n'est pas un punching-bag à votre disposition pour vous permettre de vous défouler. Pensez que vous êtes soit son premier appel du jour et que vous allez lui ruiner sa journée, ou que vous êtes déjà le centième à lui briser les couilles ce jour là.
Si traiter un autre être humain avec respect et dignité n'est pas pour vous une fin en soi, premièrement, qu'est-ce que vous foutez sur mon blog, deuxièmement, croyez-vous réellement que qui que se soit va se casser le cul à vous rendre service si la seule interaction qu'elle a avec vous c'est de vous écouter hurler? Non, ce qui va se passer, c'est que vous allez hériter d'une petite note dans votre compte qui dit clairement, ou de façon codée, que vous êtes un gros connard, et que vous pouvez être certain que pour le restant de vos jours, personne dans cette boîte ne fera aucun effort pour vous aider.
A titre perso, dés que le client gueule, mes oreilles se bouchent et mon nouvel objectif est de me débarrasser de lui le plus rapidement possible, si possible sans résoudre son problème, même si c'est en mon pouvoir de le faire. Ou alors, de ma voix la plus calme et la plus détachée (façon j'en ai rien a à foutre de ta gueule; mais respectueux; mais tu comprends quand même que j'en ai rien à foutre) lui dire des trucs dont je sais pertinemment que ça va le faire hurler encore plus pour voir si je peux lui faire avoir une crise cardiaque.

Il n'y a pas d'âge pour apprendre la politesse. De toute façon, vous êtes toujours mieux servi quand vous êtes aimable que quand vous prenez les gens à rebrousse-poils; si vous n'avez pas encore appris ça, dépêchez-vous d'intégrer ce principe fondamental dans les relations humaines, ou trouvez-vous une grotte pour vous isoler du monde; en attendant, ne touchez pas à un téléphone...

GoT S6E3 ATTENTION SPOILER !
Voici donc ma nouvelle théorie, qui semble maintenant tellement évidente: Jon Snow n'est pas le fils d'Eddard Stark, mais de sa sœur, enlevée et violée par le Roi Fou.
Ned dit qu'il est son fils pour justifier la ressemblance de famille et lui fournir un foyer, et cache la vérité pour éviter que le môme se fasse trucider comme tous les autres enfants de la maison Targaryen. Je ne comprends juste pas pourquoi il ne l'a pas dit à sa femme.
Qu'est-ce que vous en dites? De toute façon, réponse la semaine prochaine...


Arizona Bart has way too much time to think about Game of Thrones...

mardi 3 mai 2016

Bilan semaine 41

Donc forcément, après la semaine précédente plutôt chargée, cette semaine a été relativement calme. Désolé, je ne peux pas avoir des annonces bouleversantes toutes les semaines: après tout, ceci est un blog, pas un roman feuilleton.

Ceci dit, ça me donne une idée pour un article: toutes les ficelles grossières utilisées par les scénaristes à cours d'idée, c'est à dire, les scénarios qu'on retrouve dans toutes les séries, quelles qu'elles soient. Par exemple:
- l'épisode spécial tout le monde est en vacances alors on passe des extraits des saisons précédentes façon flashbacks
- l'épisode où le héros retrouve/doit sauver son meilleur ami/frère, dont on a jamais entendu parlé et qu'on ne reverra jamais
- l'épisode où le héros plaide coupable d'un crime qu'il n'a pas commis pour protéger quelqu'un (ce qui laisse l'occasion à un sous-fifre de briller le temps d'un épisode)
- l'épisode super chelou, mais en fait c'était un rêve/coma
- l'épisode où le héros fait croire qu'il est mort pour pouvoir démasquer le coupable
Et vous, c'est quoi vos scénarios "j'ai déjà vu ça cinquante mille fois"?

Rien à voir, hier, j'avais posté après le dernier épisode de Game of Thrones, mais je l'ai aussitôt enlevé parce que j'ai eu beau ne mettre qu'un seul mot, ça aurait suffit pour faire spoiler.
Raaaah, c'est rageant de n'avoir personne sous la main pour expliquer que j'avais raison...


Arizona Bart has a slow week.