jeudi 28 avril 2016

The american way of life

Alors merci à tous pour vos gentils commentaires et messages de félicitations suite au bilan de la semaine 40.
J'admets que j'avais préparé l'article en avance parce que lundi soir j'étais occupé ailleurs à manger des hot-dogs et boire de la bière:


La photo ne rend pas justice à la place que j'avais: un angle parfait pour apprécier toute l'action du jeu.


La photo ne rend pas justice au futur enseignant sous la casquette...
Un excellent match opposant les Diamondbacks aux Saint Louis Cardinals.
Je fais remarquer que c'est drôle que l'équipe de baseball de Saint Louis s'appelle comme l'équipe de foot de Phoenix; en fait l'équipe de foot de Phoenix est originaire de Saint Louis. C'est logique en même temps, y'a pas de cardinals en Arizona.

Sinon, dimanche soir, reprise de Game of Thrones. Je ne ferai pas de commentaire pour ne rien gâcher à personne; mais quand même, que du bonheur.

Hier soir, je suis allé voir le nouveau Livre de la Jungle de Jon Favreau. Courrez le voir, ne serait-ce que pour le tour de force d'avoir réussi à caser un clin d’œil à Apocalypse Now dans un film Disney.

Pour finir ce pot-pourri, depuis plusieurs mois que je fais le tour des magasins de train du coin, j'ai fini par en trouver un qui fait autre chose que du HO. Voici donc ma dernière acquisition: une superbe loco de la Canadian Pacific, qui ira remarquablement bien avec les wagons que j'avais ramenés d'un certain voyage au Québec.



Arizona Bart watches TV, movies, ball games and trains.

mardi 26 avril 2016

Bilan semaine 40

Il y a deux semaines, j'ai passé un entretien téléphonique pour un groupe de charter schools auquel j'avais postulé pour un poste de professeur de Français il y a un bout de temps.
Je ne peux pas dire que ça s'était extrêmement bien passé, surtout quand elle a commencé à me demander quels philosophes ont le plus influencés mon approche de la pédagogie. A la fin de l'appel elle m'explique qu'elle va transmettre ses notes aux différents proviseurs du groupe; je n'entretenais pas beaucoup d'espoir.
Malgré tout, je reçois le jeudi même une demande de rendez-vous. On perd pas de temps, j'y vais dés le lendemain après-midi et cette fois ci, je déchire tout. J'aurais écrit le scénario, je n'aurai pas pu faire mieux: à la question quelle oeuvre je voudrais absolument inclure dans le cursus, je réponds Cyrano de Bergerac, je me rends compte que j'ai fait mouche: la recruteuse m'explique que Cyrano était son sujet de mémoire... Bingo.
On fait le tour du campus: les salles de cours sont relativement petites, mais ils n'ont que vingt élèves par classes. Les bâtiments sont tout neufs, l'école a ouvert ses portes seulement cette année avec trois niveaux (6th, 7th et 8th grade; 6ème, 5ème et 4ème) et ils vont ajouter un niveau tous les ans à venir jusqu'au 12th grade (Terminale). A la rentrée prochaine, le nouveau 9th grade sera la première classe à faire des langues étrangères (Allemand, Espagnol ou Français).

Je rentre à la maison assez content de moi et je me prépare à passer un petit weekend pépère quand le proviseur me rappelle: est-ce que je peux revenir dés le lundi pour faire une démonstration de cours: un sujet d'histoire (la guerre des Gaules) et un sujet de Français (Le Petit Prince) (dans une autre école du groupe où les élèves ont déjà des cours de Français).
Je prévois donc de poser une journée de congés pour le lundi et adieu mon weekend pépère: le samedi matin je fonce à Barnes & Noble où il leur reste par miracle un exemplaire du Petit Prince en Français. Merci Saint-Exupéry d'avoir écrit un classique qui se lit en une heure! Le samedi est consacré au Petit Prince, le dimanche à Jules César; lundi matin je pars plutôt confiant.

Le cours d'Histoire se passe super bien, les mômes sont assez sympathiques et le niveau plus élevé que je ne pensais. Au débriefing, tout le monde à l'air satisfait (surtout qu'en l'absence de carte dans la salle, j'ai tracé une carte d'Europe à la main au tableau: ça les a bluffés. C'est bon d'être géographe).
Pause déjeuner avec le proviseur qui me rassure sur une de mes inquiétudes: avec une seule classe de Français, combien d'heures ils peuvent me proposer. L'offre sera donc la suivante: trois classes d'Histoires sur les premières civilisations et l'Antiquité (d'où la démo d'histoire et son sujet) et une classe de Français pour la rentrée prochaine; par la suite, une classe de Français en plus et une d'Histoire en moins tous les ans pour ne plus avoir que quatre classes de Français (du 9th grade au 12th grade). Ce qui veut dire aussi qu'à cette rentrée je vais en chier à préparer deux cours, un d'Histoire et un de Français (même si je peux tricher et récupérer les notes du prof d'Histoire qui a déjà donné ce cours cette année), mais que par la suite, j'ai seulement un cours de Français à faire par an. Et cerise sur le gâteau, c'est moi qui décide du programme! (et oui, j’inclurai Cyrano).
La démonstration de Français dans l'autre établissement est une autre affaire: je tombe sur un mur, impossible d'en tirer quoi que se soit. Je m'inquiète de savoir si je parle trop vite ou si c'est mon accent (leur prof habituelle est américaine), malgré tout je ne me décourage pas et je ne lâche pas le Français, hors de question de passer à l'Anglais. A la fin, vu le vent que je suis en train de me prendre, j'en rigole. Je laisse tomber le pauvre Petit Prince et je pars sur du basique de chez basique: "Quel est ton nom?", "Tu as quel âge?"... Le but est d'éviter, pour eux comme pour moi, de terminer la séance sur un échec complet.
Au niveau de la démo, c'est malgré tout un succès: j'ai montré que je savais m'adapter à une classe récalcitrante et surtout que je ne perdais pas mon sens de l'humour. Je dois attendre une semaine ou deux pour avoir des nouvelles.

Je rentre un peu épuisé (j'avais oublié combien les mômes foutent les jetons), d'où l'absence d'article la semaine dernière.
Je n'attends pas bien longtemps, mercredi tombe la proposition d'embauche que je m'en vais signer à l'école le jour même.
Je dois évidemment encore remplir un tas de paperasses et passer la vérification de mes antécédents, mais je suis donc un futur enseignant de Français d'une Preparatory Academy. Tadaaa!


Arizona Bart will finally do want he meant to do.

mardi 19 avril 2016

Bilan semaine 39

Quoi, pas d'article cette semaine?! Que'est-ce que c'est que ce scandale?!

Je vous rassure, vous aurez des nouvelles dans les prochains jours, restez à l'écoute cher public.

Jeanne D'Arc sera-t'elle brûlée? Vous le saurez au prochain épisode.


Arizona Bart has a lazy Monday.

vendredi 15 avril 2016

Un petit point politique

Il y a deux semaines, l'Arizona a tenu ses primaires pour la présidentielle. La principale information à retenir est que dans tout l'Etat, et en particulier dans le comté de Maricopa où j'habite, le plus peuplé d'Arizona, les files d'attente pour voter ont parfois duré jusqu'à cinq heures! Certains n'ont pu voter qu'à minuit, ce qui n'a quand même pas empêché les autorités d'annoncer les résultats à 19 heures. Pourquoi cette situation absurde? Parce que le nombre de bureaux de votes a été réduit de 70%.
N'allez surtout pas croire que c'est pour une raison économique: les bureaux de votes sont tenus par des bénévoles, tout comme en France.
La vraie raison est beaucoup plus lamentable. Pour bien comprendre, il faut d'abord savoir que les élections ici ne sont pas tenues un jour férié mais en semaine, ce qui veut dire qu'il faut pouvoir aller voter avant ou après le travail. Vous commencez donc à voir vers quoi on se dirige: le but à peine voilé est bien évidemment de décourager, voire d'empêcher les populations les plus modestes d'aller voter, celles qui ne peuvent pas se permettre de poser une journée de repos, juste pour la passer à faire la queue pendant des heures...
Cette petite ruse va de pair avec de nouvelles lois dans tout le pays qui exigent des électeurs une pièce d'identité avec photo. Si cela nous paraît tout à fait raisonnable pour nous Français, ceci est complètement nouveau ici et pénalise évidemment les plus pauvres qui n'ont ni permis de conduire ni passeport. Ajoutez à cela que, comme par hasard, dans les quartiers les plus désavantagés, il est devenu étonnamment difficile d'obtenir une pièce d'identité.
Qui s'étonnera que toutes ces lois sont mises en place exclusivement dans des Etats républicains?
Officiellement tout cela est pour lutter contre la fraude électorale, malheureusement le nombre de cas de fraudes recensés est ridiculement faible et ne justifie en rien cette étonnante croisade.
C'est ici que je vais plagier l'excellente mais néanmoins défunte série The Newsroom (dépêchez-vous de la regarder, seulement trois saisons). Ces lois ont bien pour but de répondre à un problème, mais à un problème bien différent: comme les Républicains n'arrivent pas à obtenir que les classes les plus pauvres votent pour eux, ils vont les empêcher de voter, tout simplement.
Vive la démocratie américaine sur laquelle nous devrions tous prendre exemple!

Cadeau bonus, je regarde la télé en écrivant ces lignes: Victoria's Secret lance une nouvelle ligne de soutien-gorges... la bralette. GNAHAHAHAHA. Je soupçonne qu'ils ne prévoient pas d'en distribuer dans des pays francophones...


Arizona Bart explains american "democracy".

mardi 12 avril 2016

Bilan semaine 38

Ce jeudi, je profite que ma boîte donne des jours pour faire du volontariat: je suis juge à l'Arizona Science et Engineering Fare. C'est une compétition annuelle de projets scientifiques préparés et présentés par des élèves allant du primaire au secondaire. Comme c'est la finale nationale, ce sont les meilleurs projets au niveau des districts et des comtés qui sont sélectionnés. Je juge les projets environnementaux de la catégorie junior (niveau collège), heureusement parce que je suis allé jeté un coup d’œil aux projets des seniors (niveau lycée) et j'ai pas compris la moitié des intitulés.
Toutes catégories confondues, la bonne nouvelle est que même dans un Etat comme l'Arizona (Républicain, ultra-catho et classé parmi les derniers pour l'éducation), il y a des élèves brillants pleins de promesses qui redonnent espoir en l'humanité.

Heureusement, parce que ma foi en l'humanité est testée tous les jours.
Cette semaine, la boîte que je paye pour établir mes équivalences de diplômes me contacte pour avoir quelques précisions; en lisant entre les lignes, je comprends surtout que ça fait prés d'un mois qu'il a mon dossier, mes documents originaux et encaissé mon chèque et qu'il se décide seulement à s'occuper de mon cas parce que j'ai appelé trois fois pour avoir des nouvelles.
S'ensuit un dialogue de sourd où il me demande de justifier ce que j'ai étudié durant mon parcours universitaire. Je lui explique qu'en France, pays civilisé, les diplômes suffisent à expliquer un parcours parce que toutes les facs enseignent la même chose: donc tout le monde sait ce que tu as étudié quand tu présentes ton diplôme. Pas comme ici où chacun fait absolument ce qu'il veut.
J'avoue que j'ai failli perdre patience et lui demander pourquoi je le paye s'il est pas foutu capable d'aller sur internet trouver le cursus de la Maîtrise de géo.
Bref, je reçois ce samedi l'enveloppe avec mon évaluation. Au début je me dis, c'est pas possible, ça doit être autre chose, parce qu'il est sensé me renvoyer l'original de mon diplôme de Maîtrise, et que ça rentre pas dans la petite enveloppe qu'il a utilisé. Et ben si, le bougre a quand même trouvé moyen de plier mon diplôme original en quatre, en insistant bien sur les pliures, pour me le renvoyer. Inutile de dire que je me suis fait un devoir de lui écrire un petit courriel bien gratiné. Je jure que je suis resté poli, mais il doit quand même être au bord du suicide avec tout ce que je lui ai mis.
400 dollars pour qu'il me nique mon diplôme, il connaît pas Raoul...


Arizona Bart struggles with humanity.

mardi 5 avril 2016

Bilan semaine 37

Alors tout d'abord un petit point t-shirts: j'en suis désormais à neuf, je peux donc passer presque deux semaines sans avoir à me demander ce que je vais porter pour aller au taf.

J'ai déménagé cette semaine. Jeudi soir j'ai tout chargé mon bordel dans la voiture, j'ai fait la route jusqu'à ma nouvelle résidence (au moins cinquante mètres), et j'ai tout descendu au sous-sol aménagé qui constitue désormais mes appartements.
Ce weekend à été consacré à ranger toutes mes affaires, avant de décider de déplacer tous les meubles. Je ne sais pas pourquoi, les Américains semblent aimer avoir le lit qui tourne le dos à la fenêtre; ça n'a pas de sens à mon avis, alors je réagis, mais du coup, je dois re-ranger toutes mes affaires.

J'avais eu la mauvaise surprise de voir la copine du coloc' rentrer en début de semaine dernière, moi qui pensait ne plus jamais la revoir. Pour le coup, je sais que je suis dorénavant débarrassé une bonne fois pour toute: je savoure le silence et l'absence d'immondes odeurs de cuisine immonde. Personne ne semble lui avoir expliqué que cuisiner demande un peu plus de subtilité que de mélanger toutes les épices connues de l'homme dans un pot et de faire mijoter trois heures avec un bout de viande quelconque. Oups pardon, pas de la viande, des protéines (j'y reviendrai).
Un ami me fait remarquer qu'étant hôtesse de l'air, elle ne doit bouffer que des repas d'avion, ce qui explique bien des choses sur sa conception de la cuisine.

Je profite également que ma nouvelle maison ait trois cents chaînes de télé. Je ne me fais pas d'illusion sur la qualité des programmes, mais j'ai pu profiter ce soir d'un excellent match de finale du tournoi NCAA de basketball (moi qui ne suis pourtant pas fan de basket) ainsi que des premiers matchs de la reprise du championnat de baseball.
Faut plus que je me trouve une équipe à encourager: des suggestions à part les Suns et les Diamondbacks?


Arizona Bart savors his newfound peace and quiet.